Accueil Infos témoignages 2009/05/18 Retour du chemin par jean-Louis F.
2009/05/18 Retour du chemin par jean-Louis F.

2009/05/18 Infos retour du chemin par Jean-Louis F.

2008/05/16
Je viens de parcourir avec un collègue la voie du piémont pyrénéen, partis le 20 avril de Narbonne et arrivés le 12 mai à Oloron Sainte Marie et voudrais vous faire part pendant que ma mémoire en est encore fraîche de quelques remarques qui pourraient être utiles aux pèlerins futurs.

Tout d’abord cette voie vaut véritablement la peine d’être découverte, car outre de splendides paysages et un patrimoine architectural remarquable elle permet de nouer des contacts avec les hébergeurs plus enrichissants que sur la voie du Puy que j’ai parcourue en 2007, car dépouillés du côté commercial qui sévit un peu trop sur ce dernier chemin, rançon de son succès mais aussi d’une fréquentation parfois plus randonneuse que véritablement pèlerine. Je recherchais un chemin plus primitif, plus authentique, plus proche des chemins du passé, et je n’ai pas été déçu.

Quelques points pourraient être cependant améliorés

Balisage
S’il est excellent en Ariège et Haute Garonne, il est parfois maigre dans les HP et les PA et très insuffisant dans l’Aude. Malgré vos indications j’ai eu du mal à sortir de Narbonne et je n’ai pas pris le bon chemin dans le massif de Fontfroide descendant trop vite dans la plaine. Il est quand même extraordinaire que dans ce massif aucun panneau ne signale la direction de cette abbaye !

GR
De par leur obligation de comporter moins de 20% de goudron et leur vocation à faire découvrir le maximum de sites et paysages aux randonneurs les GR imposent parfois au pèlerin des détours inutiles car longs et fatigants (dénivelés additionnels) pour un bénéfice assez marginal. Le chemin de Saint Jacques pourrait profitablement emprunter plus souvent de petites routes très calmes au lieu de coller systématiquement aux GR.

Sécurité
Il serait bon de prévenir que sur 80% de la voie les portables ne passent pas et peuvent donc induire un faux sentiment de sécurité d’autant que la fréquentation est très faible : Nous avons rencontré notre premier pèlerin à la sortie de Lourdes ! En cas d’accident point de secours non plus à attendre de randonneurs (quasi inexistants) ou de la population locale très clairsemée (on est frappé par la désertification de l’espace rural). Il peut donc être prudent de partir en petit groupe bien que cela pose d’autres problèmes et ne permette pas de trouver le même retrait et isolement que dans une démarche solitaire.

J’espère que cette voie gardera son caractère « hors des chemins battus » et que sa fréquentation n’augmentera pas trop car elle perdrait de son âme comme la voie du Puy.

Je termine en vous félicitant pour la qualité de votre site qui m’a beaucoup aidé dans la préparation de mon pèlerinage.
Meilleures salutations
Jean-Louis F.

 2009/05/18
Etapes et hébergements

Narbonne – St André de Roquelongue (Les 3 Mongettes)
St André de Roquelongue – Lagrasse (Abbaye canoniale)
Lagrasse – Montirat (M de Castro « Le Joug »)
Montirat – Carcassonne (Notre Dame de l’Abbaye)
Carcassonne – Montréal d’Aude (M Sarrail au Domaine de Gach)
Montréal d’Aude – Fanjeaux (Couvent St Dominique)
Fanjeaux – Bastonis (près Mirepoix – accueil en famille)
Bastonis – Le Carlaret (La lampisterie)
Le Carlaret – Pamiers (Evêché)
Pamiers – Montegut Plantaurel (Château de la Hille)
Montegut Plantaurel – Mas d’Azil (temple protestant)
Mas d’Azil – St Lizier (Halte St jacques)
St Lizier – Castillon (Halte St jacques)
Castillon – St Lary (accueil en famille – M Mme Agert)
St Lary – Juzet d’Izaut (Auberge du Cagire)
Juzet d’Izaut – St Bertrand de Comminges (Mme Huchan)
St Bertrand de Comminges – Lortet (le Mont d’Aure)
Lortet – Sarlabous (Gîte intercommunal les Baronnies)
Sarlabous – Bagnères de Bigorre (accueil Notre Dame)
Bagnères de Bigorre – Lourdes (Sœurs auxiliatrices)
Lourdes – Asson (presbytère)
Asson – Arudy (presbytère)
Arudy – Oloron Sainte Marie (Le Bialé)

Balisage :
      Les étapes Narbonne – St André et St André – Lagrasse nous ont posé le plus de problèmes. En fait il n’y a pas de balisage et nous avons marché avec les       copies des pages de votre site et ma carte IGN au 1/100 00 qui nous ont été très utiles mais se sont parfois révélées insuffisantes. C’est ainsi que nous nous        sommes trompés de chemin dans le massif de Fontfroide après avoir eu du mal à nous orienter pour sortir de Narbonne (nous avons trouvé les ZI difficiles et       dangereuses à traverser et un pèlerin rencontré à Pamiers nous a dit s’être égaré lui-même dans l’itinéraire alternatif des Hauts de Narbonne). De même nous            avons eu des difficultés d’orientation dans le massif au dessus des 3 Mongettes, nous trouvant tirés d’affaire par un forestier. On ne peut cependant se reposer sur       de telles rencontres car elles sont très aléatoires.
            St Bertrand de Comminges – Lortet
            Les derniers km de l’étape à partir de Gajan ne sont plus du tout balisés. Soit le balisage était porté sur des arbres qui ont été abattus par la tempête, soit un    agriculteur l’a volontairement détruit car le sentier que nous suivions et sur lequel nous avions vu ce qui s’avéra être notre dernière marque était coupé quelques dizaines de m plus loin par 2 clôtures électriques. Quoiqu’il en soit nous avons fini par regagner Lortet à l’estime (j’avais heureusement ma carte IGN) en prenant à   travers prairies et bois mais au prix de 3 ou 4 km supplémentaires. Là aussi des pèlerins ou randonneurs novices peuvent s’égarer.

Tracé
1 Lagrasse- Carcassonne : nous avions décidé de couper l’étape à Montirat pour avoir le lendemain une mini étape et donc le temps de visiter. Bien nous en pris car après une longue boucle par la droite pour sortir de Montlaur dans un vent terrible nous avons eu un mal fou à rejoindre Monze par le GR 36 V. Nous avons suivi très longtemps le chemin de crête balisé  vers l’ouest en nous étonnant de ne pas le voir enfin s’orienter au sud pour descendre dans la vallée où nous savions trouver Monze. Finalement au croisement avec le sentier d’Alaric où nous envoyait le GR (plein nord-est !) nous avons décidé de ne plus suivre le balisage mais de continuer tout droit la piste interdite puis de descendre dans la vallée en tirant sur la gauche.   Après 1 km ou 2 de piste puis autant sur du goudron où nous avons vu 2 panneaux ‘forêt de Barbaira’ mais aucune indication de direction ( !), nous avons pris sur la gauche un petit sentier qui nous a amené à travers la garrigue à l’entrée de Carbonnac. Nous sommes arrivés à Montirat avec 1h30 de retard sur notre prévision estimant avoir parcouru plus de 30 km (nous faisons beaucoup de randonnée et avons une bonne appréciation de nos vitesses de marche) alors que vous donnez l’étape complète Lagrasse-Carcassonne pour 34. De plus notre hôte M de Castro nous a dit être allé récupérer quelques semaines auparavant en 4x4 un pèlerin suisse en détresse, épuisé et perdu dans la forêt de Barbaira alors que la nuit était tombée.
Cette étape mérite d’être entièrement revue car le GR fait trop de détours et conduit à des distances largement supérieures aux indications données. Comme il n’y a nulle part aucun panneau avec indications de direction ou de distance (au contraire de ce qu’on trouve en Ariège) on finit par ne plus savoir où on se trouve avec les risques que cela comporte (épuisement, déshydratation, difficulté d’orienter des secours).

2 Fanjeaux-Mirepoix
Après Malegoude les deux gués indiqués étaient infranchissables à cause de la crue des ruisseaux et il n’y a pas/plus de passerelles. Nous avons pu en sauter un, mais pas l’autre et sommes tombés dedans, d’où une fin d’étape très pénible. Pourquoi ne pas rejoindre la D119 par une petite route ?

3 Mas d’Azil – St Lizier
Sous une pluie battante (qui transforme les sentiers glaiseux en savonnettes) nous avons préféré ne pas prendre le GR à la sortie du Mas d’Azil et avons suivi la D119 jusqu’à Lescure où des locaux nous ont judicieusement conseillé de passer le pont sur la rivière pour tourner tout de suite après à droite plein ouest et suivre le sillon de l’ancienne voie ferrée jusqu’à Seignan avant Montjoie où il rejoint la D117. C’est un parcours très agréable et plus rapide que le GR, tout en restant loin de la circulation de la route que l’on aperçoit sur la rive droite.

4 Saint Lizier - Castillon
Sur le conseil de l’OT de Saint Lizier, nous avons traversé le ruisseau à Engomer et pris à gauche l’ancienne route de Castillon qui passe à gauche de la D 618 alors que le GR passe à droite. C’est maintenant une toute petite route non fréquentée, directe et très agréable qui amène à un croisement où l’on prend à gauche pour monter sur Cescau puis Castillon où l’on arrive par le haut du village et non par Audressein. Mais ce n’est pas un inconvénient car on passe par Audressein  le lendemain pour se rendre à St Lary.

5 Castillon – St Lary
D’Aucazein à Augirein nous avons suivi la D618, très calme, au lieu de monter par le grand crochet de Buzan

6 St Lary – Juzet d’Izaut
Nous sommes montés au col du Portet d’Aspet par la route, les locaux nous déconseillant le GR qui passe à droite de l’église, car très encaissé, raide, glissant et obstrué par les chutes d’arbres.

7 Bagnères - Lourdes
C’est une longue et dure étape. L’accueil Notre Dame indique un raccourci par de petites routes très calmes qui baisse le kilométrage de 28 à 20km mais comme il ne comporte aucun balisage et que la signalisation routière générale est très insuffisante dans le secteur nous nous sommes égarés. Ceci n’enlève rien à l’intérêt de ce raccourci, encore faudrait-il qu’il soit balisé.

Accueils
Un point fort par rapport aux accueils de la voie du Puy, notamment les accueils chrétiens. L’hospitalité n’est pas un mot, et parce que la faible fréquentation permet à cet accueil d’être personnalisé, les rencontres que l’on y fait sont souvent exceptionnellement enrichissantes. Deux réserves (c’est peu au regard des 23 étapes) méritant d’être rapportées:
L’auberge du Cagire à Juzet-d’Izaut : lugubre et pas très propre, aucun échange avec les tenanciers, qualité de l’accueil nulle.
La Halte St Jacques de Castillon en Couserans : le petit bâtiment (une gloriette dans le jardin public) a du charme mais n’avait pas été nettoyé depuis…et les sanitaires étaient non seulement très sales mais servaient de dépôt de matériel. J’ai laissé un mot à l’intention de l’OT d’ailleurs.

Cordialement
Jean-Louis F.

UN GRAND MERCI A JEAN-LOUIS F. pour toutes ces infos (Vppyr)

 

 
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